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Corona: 54 % des employeurs ne s’attendent pas à une perte de chiffre d’affaires

À peine 17 % des entreprises assouplissent le télétravail pour contrer la propagation du coronavirus

Bruxelles, le 12 mars 2020 – Neuf employeurs sur dix en Belgique ont instauré des mesures d’hygiène plus strictes sur le lieu de travail depuis l’apparition du coronavirus. Mais malheureusement, les mesures pour contrer la propagation du virus s’arrêtent là. Seulement 19% de nos entreprises imposent le télétravail au personnel provenant de zones à risque, et à peine 17% assouplissent la politique sur le télétravail. 9% des employeurs trouvent que des voyages d’affaires vers des zones à risque sont encore possibles. Néanmoins, la moitié des entreprises interrogées s’attendent à perdre du chiffre d’affaires en raison du coronavirus. Voilà tout ce qu'il ressort d’une enquête d’ACERTA. Le prestataire de services RH recommande aux entreprises de mieux se préparer les prochains jours pour limiter la propagation du coronavirus.

Des mesures d’hygiène plus strictes ? Oui !

Cela n’a rien d’étonnant : le coronavirus a un impact sur le fonctionnement des entreprises. La mesure de prévention à laquelle les experts nous ont d’abord sensibilisés via les médias – et qui est aussi assez facilement réalisable –, à savoir des mesures d’hygiène plus strictes, trouve un écho chez la quasi-totalité des employeurs (93%). Mais par rapport à d’autres conséquences du corona, la plupart des entreprises semblent encore chercher le juste équilibre.

Le télétravail encore trop peu déployé comme atout – à titre préventif et en guise de test ans l’éventualité d’une mise en quarantaine

En raison du coronavirus, le télétravail est tout à coup un sujet d’actualité. Mais la réaction sur le lieu de travail a toutefois jusqu’à présent surtout suivi la chronologie du danger de contamination. L’accent a d’abord été mis sur les travailleurs qui revenaient d'une zone à risque : 19% des employeurs ont rendu le télétravail obligatoire pour eux, qu’ils soient malades ou pas. Par ailleurs, les chiffres de mi-mars sur le télétravail montrent plutôt une position attentiste : seulement 17% ont assoupli la politique sur le télétravail ; 18 % ont instauré une politique de télétravail.
Amandine Boseret, juriste d’Acerta Consult : « Nous semblons tout de même surtout constater plus de réaction que de proaction. Alors que le télétravail ne doit pas être qu’une mesure de prévention. Tester au plus vite les possibilités de télétravail largement déployé pour le cas où l’on en arriverait malgré tout à une mise en quarantaine est très judicieux si vous voulez rester actif en tant qu’entreprise. Qui peut télétravailler ? Nos serveurs peuvent-ils le gérer ? Y a-t-il une politique sur le télétravail ? Faut-il l’adapter ? Est-elle claire pour tout le monde ? etc. Obtenir maintenant de la clarté à ce sujet n’aura que des avantages, même si l’on n’arrive pas à cette fameuse mise en quarantaine. »

Graphique: point sur le télétravail

Graphique : point sur le télétravail

Les employeurs suivent les conseils des pouvoirs publics en matière de voyages

En ce qui concerne les conseils de voyages également, l’employeur suit plutôt qu'il ne pilote. Si les pouvoirs publics autorisent encore les voyages, la plupart des employeurs aussi. Si les pouvoirs publics déconseillent les voyages vers une zone à risque, la plupart des employeurs aussi.
Amandine Boseret: « Il était frappant de constater que le 12 mars, 9% des employeurs déclaraient encore qu’ils n’interdiraient pas les voyages d’affaires vers une zone à risque. Apparemment, on regarde surtout ce que font les autres, plutôt que de décider par soi-même. »

Malade, actif ou au chômage temporaire pour force majeure : à chaque situation sa rémunération correcte

Et qu’en est-il de la quarantaine et de la rémunération ? Environ la moitié des employeurs classent les travailleurs en quarantaine s’ils sont malades. Environ la moitié également continuent tout simplement à payer le salaire des travailleurs en quarantaine.

Amandine Boseret: « Qu’est-ce que la quarantaine ? Si le travailleur en quarantaine est effectivement malade, le salaire continue de toute façon à être payé les 30 premiers jours de maladie. Si le travailleur travaille depuis le lieu où il est en quarantaine, il est logique que le salaire se poursuive. Si la quarantaine est imposée, il s’agit de force majeure et le chômage temporaire peut être invoqué. Chaque situation a ainsi sa réponse correcte. »

La moitié des entreprises ne s’attendent pas à une perte de chiffre d’affaires

En ce qui concerne l’impact économique du coronavirus, l’image à la mi-mars est encore fifty-fifty : 54% ne s’attendent pas à une perte de chiffre d’affaires, l’autre moitié bien. Mais sur ces derniers, 39% s’attendaient à ce que la perte reste malgré tout en deçà des 20 %, ce qui est déjà une estimation relativement positive de la situation.

De préférence, plus de proactivité

Amandine Boseret: « Ce que nous voudrions surtout recommander aux employeurs concernant le coronavirus, c’est : essayez de vraiment bien vous préparer. Que faites-vous pour protéger votre organisation et vos collaborateurs ? Il est important de définir une politique claire : comment prévoyez-vous la continuité de votre entreprise ? Pour quelles fonctions pouvez-vous facilement organiser le télétravail ? Pour quelles fonctions devez-vous prévoir des aspects supplémentaires ? Le télétravail peut également se faire de différentes manières : vous pouvez prévoir du télétravail occasionnel ou structurel, ou convenir temporairement que le lieu d’occupation est la base d’affectation du travailleur. Dans chacun de ces cas, il est recommandé de passer de bons accords avec vos collaborateurs. Quelles heures doivent-ils prester ? Est-il question d’une indemnité de frais pour l’électricité, le chauffage, Internet ? Qu’en est-il de la réglementation en matière d’accidents du travail ? À défaut de ces accords, vous risquez des débats sur des arriérés de salaire ou du sursalaire ou encore sur des droits acquis. Et que faites-vous par exemple des visiteurs ? Leur faites-vous signer préalablement un document mentionnant qu’ils ne se sont pas rendus dans une zone à risque ? etc. Une bonne préparation englobe plus d’aspects qu’on ne le pense. Il est important que les employeurs aient conscience de la situation aujourd'hui, mais aussi des situations qui pourraient encore survenir. Mieux vous êtes préparé, plus vous pouvez en tant qu’employeur regarder l’avenir avec sérénité. Se montrer raisonnablement proactif ne signifie pas paniquer, bien au contraire. »

 

À propos des chiffres

Les données proviennent d’une enquête en ligne menée auprès d’un échantillon représentatif de 745 entreprises d’au moins 50 travailleurs. L’enquête s’est déroulée du 10 au 12 mars inclus, 117 employeurs ont participé à l’enquête.

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T +32 478 27 93 62
E Sylva.De.Craecker@acerta.be

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